4 jours à Whistler, le Disney Land des bikers

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Après mon séjour à Seattle, je savais que j’allais me diriger vers Penticton à la mi-août. Mais entre temps… Je ne savais pas trop où le vent me porterait . J’ai finalement choisi d’aller à Whistler, station de ski la plus réputée du Canada. Et j’ai bien fait ! 😊

 

Whistler, Whistler… Capitale des sports d’hiver au Canada. C’est LA station que tout le monde cite en général en premier. Il faut dire que c’est la plus grande et la plus réputée ici. Whistler a d’ailleurs accueilli en partie les Jeux Olympiques d’hiver de 2010. Mais d’après ce que j’en avais entendu, la saison estivale était loin d’être morte là-bas. En plus, un de mes compagnons de road trip, Corentin, y retournait durant les dates que j’envisageais. Il avait l’air d’avoir beaucoup apprécié l’endroit et m’a notamment recommandé une auberge (et j’ai compris pourquoi une fois arrivée là-bas ;)). J’avais regardé les dates, mais tout semblait complet. Alors que je n’avais pas grand-chose à faire en attendant mon bus de retour à Seattle, je retente à tout hasard… Et hop, un lit disponible ! Je saute sur l’occasion.

J’ai également eu de la chance pour le trajet vers Whistler, le hasard faisant bien les choses une fois de plus. Lors d’un dîner avec toute la famille de mon hôte, Philippe, à Vancouver, j’ai mentionné le fait que je partais à Whistler le dimanche… Il se trouve qu’un des couples présent au dîner s’y rendait au même moment. J’ai donc pu partager gratuitement le trajet avec eux. Ils m’ont déposé directement au « Whistler Lodge Hostel », l’auberge que m’avez recommandée Corentin. Fondé dans les années 60 par le club d’activités en plein air de l’Université de British-Columbia, le Whistler Lodge Hostel est un beau chalet en bois qui a, en plus, été rénové il y a peu. L’ambiance est vraiment sympathique, les gens détendus et sociables. Tout est bien pensé et organisé. Ce sont des dortoirs avec des espaces différents mais pas vraiment de « chambres » fermées car il n’y a pas de portes. La cuisine est ultra bien équipée, les parties communes sont superbes, comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous : tout en bois, grande table commune, canapés, terrasse, petit jardin… Il y a même un sauna, et en temps normal, un hot tub ! (qui était fermé pendant mon séjour mais bon, au vu de la température qu’il faisait, pas trop de regrets !). Car oui, il a fait trèèès chaud durant mes quelques jours là-bas. Le genre de température où tu te jettes dans l’eau d’un lac alimenté par les glaciers sans vraiment d’hésitation ahaha.

 

 

A la découverte de Disney Land !

Pourquoi ce titre ? Comment ça, un parc d’attraction au fin fond de la montagne canadienne ? En fait, beaucoup de personnes disent que Whistler est un peu « fake » et ressemble à Disney Land. Il est vrai que le « village » est très commerçant, avec des bâtiments pas forcément authentiques. Mais pour autant, j’ai adoré l’ambiance quand je suis arrivée. Il faisait un temps magnifique, beaucoup de gens se baladaient dans les rues du village, il y avait de l’animation, un festival de yoga, et surtout… des bikers partout ! Je ne savais pas vraiment avant d’y arriver que Whistler était la capitale mondiale du vélo de descente (le « mountain bike »). Plus je m’approchais des remontées mécaniques, plus j’étais entourée de bikers avec tout leur équipement (casque intégral, genouillères, coudières) et leurs montures à deux roues. Un peu une ambiance… « skate », si vous voyez ce que je veux dire. Et j’ai vraiment aimé, je trouvais ça bouillonnant, et surtout je découvrais un monde dont j’ignorais quasiment complètement l’existence. La station a su complètement réinvestir ses infrastructures hivernales pour les adapter au mountain bike. Les riders attachent leurs vélos sur un télésièges avec un mécanisme spécial (comme ça). Puis ils montent sur le télésiège suivant qui n’est autre que celui auxquels les skieurs auront droit durant l’hiver. A l’arrivée, du staff de la station réceptionne les vélos, et les bikers les récupère juste après.

Bref, revenons au village : des restaus, des magasins de sport en veux-tu en voilà, des bars, des hôtels de chaîne chicos… Bref, j’ai pris la température de l’endroit pendant cette première après-midi, et puis le feeling était là. Détour dans une petite librairie sympa, et un déjeuner dans un endroit où les plats coûtent 5$ (suffisamment surprenant pour être mentionné car Whistler est une ville chère !)…

 

Le second jour : 20 km à pied, ça use, ça use…

Le lendemain, j’avais envie de voir un peu mieux la géographie de l’endroit en marchant tout autour. Je ne pouvais pas me lancer dans de grandes randonnées avec beaucoup de dénivelé (les belles randos foisonnent aux alentours) car j’avais encore le ligament un peu fragilisé au petit orteil. Je suis donc partie suivre quelques trails « plats » tout autour du village. Le « valley trail » sillonne Whistler, et une grande partie est facilement accessible aux vélos, car goudronnée. Bon, ça ce n’était pas trop chouette parce que ce n’est pas ma surface favorite pour me promener mais bon, j’ai pris mon temps. Je suis d’abord arrivée à Alta Lake, au bord duquel les vacanciers étaient assez nombreux à se prélasser au soleil et à pique-niquer. J’ai ensuite marché un petit moment jusqu’à Green Lake, mon eldorado ! J’avais tellement chaud, je me suis jetée avec délectation dans l’eau bien fraîche (provenant des glaciers) avant de manger. Sur le chemin du retour, en longeant le lac, je croise un couple qui me dit « Juste pour te dire qu’il y a un ours dans les buissons au prochain tournant ». Bon, ma « non-veine » avec les ours continue, je n’ai rien vu ahaha. Je poursuis sur la « Lost Lake Trail », et j’atteins une section plus sympa du chemin, dans la forêt. J’arrive au troisième lac de la journée, le « Lost Lake ». J’ai trouvé l’environnement superbe : entouré d’arbres, avec une vue sur de belles montagnes au loin. Je vois une plateforme en bois, style dock, sur laquelle de nombreuses personnes sont assises et se baignent tout autour. Je ne résiste pas à l’envie d’aller y faire un petit plongeon. Je m’installe sur la plateforme, et là, oh, une paire de fesses ! Ah oui, c’est vrai que j’avais lu dans le Routard qu’au Lost Lake, c’était « Clothing Optional ». Mouarf, plutôt sympa comme ambiance en tous cas, ça ne m’arrive pas toujours de voir des papis culs nus jouer de la guitare au milieu d’un lac ! Une fois rafraîchie à nouveau, je me suis remise en route pour finalement arriver au village. Après un goûter de récompense chez Purebread, j’ai décidé de regarder un peu les différents cafés et restaurants sympas présents dans la ville, au cas-où l’envie me prendrait de venir travailler ici à l’avenir.

 

3ème jour : les Gondola Venise (ça faisait longtemps que je n’avais pas fait de jeu de mots moisi)

Toujours sous un grand soleil, je suis allée acheter le pass pour pouvoir utiliser les différentes remontées mécaniques et profiter de beaux points de vue sur la région. Il n’est pas donné, mais on m’avait dit que ça valait le coup. J’ai donc embarqué dans la « Whistler Village Gondola » pour gagner quelques centaines de mètres de hauteur. La vue commençait déjà à être sympathique, j’en ai donc un peu profité pour prendre quelques photos, et pour admirer le bar circulaire qui se trouvait là… Il y a pire comme lieu de travail ! Je me suis ensuite dirigée vers un télésiège pour atteindre le Top of the World Summit. C’était assez étonnant de prendre le télésiège en été, sans la combinaison habituelle et les skis aux pieds ! Du télésiège, on avait une belle vue sur le tout récent pont suspendu construit au sommet. Une fois arrivée en haut, j’ai pu admirer le panorama sur la chaîne de montagnes. C’était joli tous ces sommets enneigés en ce temps d’été… Dommage que certains touristes n’apprécient pas cela en silence et se sentent obliger de crier aha, ça n’aide pas à la méditation face au paysage ! Et pour être tout à fait chauvine, je trouve les montagnes un peu plus « cisaillées » des Alpes plus impressionnantes à voir. Mais bon, mon séjour à Banff/Jasper m’a déjà montré que le Canada n’est pas en manque de beaux sommets 😊 Je suis ensuite allée sur le « pont suspendu » qui a ouvert cette année. Bon, je ne suis pas fan-fan de la chose : c’est beau à voir de loin, en termes d’architecture etc… Mais comme il y a tellement de touristes à la queue-leu-leu dessus, je n’arrive personnellement pas à profiter de l’expérience. Bref, pour revenir à la vue depuis là-haut : j’étais bien contente d’avoir fait ma marche de la veille, car cela me permettait de situer d’en haut tous les endroits où j’avais été.

 

Après un pique-nique au sommet, je me suis rendue à la « Rolls-Royce » des téléphériques de Whistler : le Peak 2 Peak. J’en avais pas mal entendu parler, je me demandais un peu ce à quoi cela allait ressembler. C’est en fait un téléphérique avec des cabines de taille moyenne qui relie deux montagnes : Whistler Mountain et Balckcomb Mountain. C’est une prouesse technique assez impressionnante, qui figure même dans le livre Guinness des records : « Il s’agit de la remontée mécanique présentant la plus longue portée au monde entre deux pylônes avec une longueur de 3024 mètres » (merci Wikipédia, je ne savais pas comment l’expliquer). En gros, très très peu de pylônes sur le trajet, on se demande comment ça tient ! C’est également la remontée de ce type la plus haute par rapport au sol (plus de 430 m de hauteur). Et franchement, je trouve que le trajet vaut vraiment le coup ! C’est une expérience, surtout quand on se met contre la fenêtre pour bien voir. (Petit tip : plein de gens attendent de loooongues minutes pour aller dans une cabine à « sol transparent ». Sauf que d’après les locaux, ça ne vaut vraiment pas le coup, ce n’est pas aussi « fancy » que ça en a l’air… Donc autant monter dans une cabine classique où il y aura peu de monde et où on peut se pencher contre la fenêtre et profiter à fond de la vue 😉) Une fois le trajet inverse fait, je me suis lancée rapidement dans une toute petite rando, l’Harmony Lake Trail. Je risquais d’être short et de louper la fin des remontées mécaniques mais j’aurais été frustrée de ne pas la faire aha. Une fois descendue, je me suis lancé dans un nouveau défi pour moi : je me suis inscrite à un cours d’initiation au mountain bike pour le lendemain !

4ème jour : de l’art de manier les freins

Première étape pour aller à la leçon de mountain bike : l’équipement ! Il faut s’arnacher convenablement : casque intégral, genouillères avec protège-tibia, coudières qui se prolongent jusqu’aux poignets… Réglages du vélo faits, hop, je rejoins mon groupe et mon instructeur. Nous n’étions que 4 dans le groupe, ce que j’ai trouvé très agréable. Notre instructeur, originaire de Transylvanie, enseignait le mountain bike l’été, et le ski l’hiver… Pas mal ! Après être montés en télésiège (et avoir tenté de mettre convenablement nos vélos sur le siège prévu à cet effet), nous nous sommes entrainés sur une surface plane pour comprendre les bases : position des pédales, des doigts sur les freins, gestion des freins, comment tourner convenablement, ouverture des genoux, etc. Nous nous sommes ensuite lancés sur une première piste verte. Eh bien franchement, piste verte certes, mais pas si évident que ça pour une novice ! Je descendais hein, mais tu sens vraiment que tu peux te casser la binette très facilement : les virages sont assez serrés, il faut super bien gérer ses freins, faire attention aux potentiels obstacles…

Parée (ou presque !) pour le bike park 🙂

Et d’ailleurs, durant la première descente, chute impressionnante dans mon groupe. Une femme a tout simplement loupé un virage, et hop, vol plané dans les arbres… Plus de peur que de mal, mais le moment était intense ! Une fois remontés, nous nous lançons sur une partie de piste, toujours verte, mais cette fois labellisée « technique ». J’ai vite compris pourquoi… Il ne s’agissait plus tellement de virages et de courbes, mais plutôt de passer entre des arbres serrés, par-dessus des grosses pierres ou entre des racines étriquées… Là vraiment, j’ai senti que je ne contrôlais pas grand-chose, mais je suis restée en un morceau malgré tout. Une fois le cours fini, nous avions encore droit à une montée en télésiège, et avons tenté une piste bleue, qui ma foi s’est révélée très agréable ! Si vous voulez voir à quoi ressemble une descente en mountain bike faite par quelqu’un qui « gère », je vous invite à visionner cette vidéo filmée cette année sur l’une des descentes les plus connues du bike park de Whistler :

 

Whister, city of lost souls?

Quant au chemin du retour le lendemain, je l’ai fait grâce au BlaBlaCar canadien, j’ai nommé Poparide. L’application n’est pas encore autant popularisée qu’en France, mais j’ai l’impression que cela prend tout de même. En tous cas, cela m’a bien servi, et c’était sympa : j’ai fait la route avec Taylor, un Australien qui vit à Whistler depuis quelques années. Ah oui, j’ai oublié de préciser que Whistler et les Australiens, c’est une histoire d’amour. Dès que l’on parle de Whistler, les gens disent immanquablement « Ah oui, il y a énormément d’Australiens là-bas ! ». Mon chauffeur confirmait donc les rumeurs ! Nous avons bien parlé pendant tout le trajet, et il m’a dit que Whistler était parfois surnommé « the city of lost souls » (la ville des âmes perdues). Pourquoi ? Parce qu’il est très commun, à Whistler, de rencontrer des gens ultra-qualifiés, qui font des métiers qui n’ont rien à voir avec leur spécialisation. Rien de surprenant à se faire servir des bières par un ingénieur, par exemple. Cela m’a fait sourire. City of lost souls… Vais-je ajouter une âme perdue à cette communauté ? Affaire à suivre 😉

SéparateurSi vous avez des recommandations de choses à faire à Whistler, ou de restaus/bars sympas, je suis toujours preneuse 🙂

One Reply to “4 jours à Whistler, le Disney Land des bikers”

  1. God, j’ai regardé la vidéo de mountain bike et jamais je ne pourrai faire une chose pareille mdr! Quel courage!! Prends bien soin de toi! 🙂

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