Après mon volontariat de 2 semaines dans une ferme près de Ucluelet, je me suis dirigée un peu plus loin sur l’île de Vancouver, pour découvrir Tofino.
Lorsque je suis arrivée au Canada, je savais à peu près à quoi allaient ressembler mes 3 premières semaines sur place : 7 jours à Vancouver, en auberge de jeunesse, puis 2 semaines de volontariat dans une ferme près de Ucluelet. Par la suite (et j’en reparlerai plus longuement dans un futur article), un road trip dans les Rocheuses s’est progressivement mis en place entre le 8 et le 24 juillet. Cela me laissait quelques jours de battement avant le départ en road trip. J’ai donc choisi d’aller visiter Tofino, un petit port de pêche connu des adeptes de surf, à quelques kilomètres de Ucluelet. J’ai décidé de réserver un hébergement lorsque j’étais encore à la ferme, et bien m’en a pris ! J’ai vraiment eu de la chance sur ce coup-là… Il faut savoir que l’été est vraiment la saison haute dans le coin. Camping et hébergements en tous genres sont pris d’assaut par les touristes canadiens mais aussi allemands, japonais… Je voyais sur internet que toutes les chambres en auberge de jeunesse étaient réservées, et je commençais à me résigner. Je me suis dit que j’allais quand même tenter le coup par téléphone, on ne sait jamais ! Et j’ai bien fait, car une des auberges de jeunesse m’a dit que comme toutes les chambres étaient pleines, ils allaient ouvrir une « chambre » supplémentaire en mettant des lits dans la salle de jeu commune. La seule contrainte étant que je n’aurai pas accès à mon lit avant 22 h. J’ai bien sûr sauté sur l’occasion et j’ai réservé 2 nuits à Tofino.
Arrivée à Tofino et coucher de soleil
J’ai fait le trajet de la ferme à Tofino en pick-up avec 3 filles de la ferme qui allaient y faire des livraisons pour divers restaurants et magasins. Quelques péripéties plus tard (j’y reviendrai peut-être, mais en gros j’ai failli dire au revoir à ma valise), nous voilà arrivées à Tofino. Après une pause goûter divine au Common Loaf Bake Shop (que je recommande chaudement à tous les adeptes de café/pâtisserie), je suis donc partie vers mon auberge de jeunesse, l’HI Whalers on the Point. L’auberge est extrêmement bien située, au bout de la ville, juste au bord de l’eau. La salle commune pour manger est magnifique : grande baie vitrée donnant sur la mer, chaises et tables en bois, cheminée… Il y a même un petit sauna ! Mais on en paie le prix… J’étais heureuse d’avoir pu loger ici mais je trouve tout de même le prix excessif pour une auberge de jeunesse, qui dans mon esprit est censée permettre aux « bourses légères » de voyager. Alors que je me reposais un peu dans la salle commune, je suis tombée sur Lucas, un espagnol que j’avais rencontré quelques jours plus tôt à l’auberge de jeunesse de Victoria. C’était très sympa de pouvoir partager nos expériences respectives (lui aussi avait fait du volontariat dans une ferme, mais plutôt familiale).
Après un petit dîner en ville pas si fameux que ça, je suis allée sur un ponton pour voir le coucher de soleil. Il y avait pas mal de monde au début, mais à peine le soleil avait il disparu derrière les montagnes que tout le monde est parti. Dommage, car le spectacle qui suivait valait vraiment le coup. Une variation de couleur rose a enflammé le ciel. J’ai un peu discuté avec un homme originaire des first nations (ceux qu’on appelle par abus de langage les « indiens d’Amérique »), qui a un peu expliqué l’histoire de son peuple, et le fait que sa fille, qui n’avait que 3 ans, était plus familière de sa langue d’origine que lui-même. En effet, durant des décennies, les enfants dits « indiens » étaient envoyés de force dans des « residential schools », « écoles » mis en place par les occidentaux dont un des buts non caché était de « tuer l’indien dans l’enfant »… D’innombrables abus (moraux, sexuels etc…) y ont été commis, et des maltraitances : beaucoup d’enfants des first nations sont morts dans ces établissements. La dernière école de ce type n’a fermé que dans les années 90 !!
Baleines en vue !
Le lendemain, je me suis rendue au Whale Center pour aller faire une expédition pour voir les baleines. J’avais un peu hésité à cause du prix, mais je me suis dit que ce serait peut-être la seule fois de ma vie que je pourrais voir des cétacés. Une fois la grosse combinaison waterproof/faisant office de gilet de sauvetage enfilée, la petite huitaine de personne a embarqué sur un bateau. Le guide était très sympathique et aimait visiblement beaucoup son métier. La météo était parfaite, la mer d’huile. Nous avons apparemment profité des meilleures conditions depuis plusieurs semaines. Après s’être un peu éloignés de Tofino, nous avons rapidement aperçu deux loutres de mer qui faisaient leur toilette dans l’eau. L’un s’est montré très peu timide et est resté près du bateau. Ensuite, nous nous sommes approchés d’un ensemble rocheux sur lequel d’innombrables phoques avaient élu domicile. La plupart étaient affalés au soleil mais certains sautaient dans l’eau ou sur les rochers. Il y avait notamment un mâle énorme, qui était vraiment impressionnant. Ensuite, nous avons enfin vu deux baleines. Alors, il ne faut pas s’attendre à les voir jaillir de l’eau et à apercevoir leur queue comme on l’imagine parfois. On les voyait remonter un peu à la surface (leur partie dorsale) et faire des jets d’eau par moment. C’était bien sûr un beau spectacle, excitant, mais peut-être mois impressionnant que ce à quoi j’avais pu m’attendre. Mais j’étais tout de même contente d’avoir pu voir ces animaux dans leur milieu naturel !
Après un déjeuner à l’auberge de jeunesse, j’ai hésité à m’inscrire pour une leçon de surf l’après-midi. C’était très tentant, mais bon, je ne voulais pas brûler tout mon budget à Tofino. J’ai donc décidé de me rendre sur l’une des plages de surf en navette, histoire de voir un peu à quoi cela ressemblait. Ca valait le coup de prendre cette navette, rempli de surfeurs à la longue tignasse, de filles aux cheveux décolorés par le sel et le soleil, et qui avait un compartiment dédié pour que les passagers puissent poser leur surf. Une fois arrivée à la plage, j’ai un peu discuté avec un jeune allemand et un jeune Suisse et ai un peu bouquiné. Après cela, retour à l’auberge, et puisque c’était inclus, je me suis accordé un petit sauna. J’y ai discuté avec l’un des jeunes qui travaillait dans l’auberge, et qui vivait un peu au gré de ses envies et voyages depuis plusieurs années.
Si je dois décrire l’ambiance de Tofino après le court aperçu que j’en ai eu, c’est vraiment … chill ? Je ne sais pas trop quel mot pourrait bien décrire le lieu, mais oui, cela ressemble à un endroit où une bonne partie de la population fait du surf, ou les gens n’ont pas l’air trop stressé et tout le monde semble se connaître. C’est assez « hippiester » (oui j’ai vérifié sur l’Urban Dictionnary, ce mot existe !), avec des petits magasins où personne ne semble pressé.
Le lendemain, le 5 juillet, une longue journée de transport m’attendait : un trajet en bus d’environ 4 h de Ucluelet à Nanaimo, un ferry de Nanaimo au terminal de Vancouver, puis les transports en commun pour rejoindre mon AirBnb. Le bus est parti avec pas mal de retard, mais cela semble assez habituel sur l’île. Après avoir fait durant le trajet la connaissance d’un française, Sarah, qui avait eu quelques malheurs avec l’administration américaine qui avait refusé l’ESTA de sa sœur, j’ai fini par arriver au AirBnb, et par manger au MacDo (bouh !). Le 6 juillet, quart de finale entre la France et l’Urugay oblige, je me suis levée aux aurores pour assister au match au pub The American. Je ne m’attendais pas à y voir autant de monde de si bonne heure (début du match à 7 h). On pouvait y boire un café en mangeant de bons pains au chocolat comme à la maison 😉 J’ai eu la chance de discuter avec une française qui m’a proposé de rejoindre sa tablée, qui comportait les supporters les plus fervents de l’assemblée. Après un petit dej à l’américaine histoire de nous remettre de nos émotions, nous sommes allés voir l’autre quart de finale entre la Belgique et le Brésil dans un autre pub. Là aussi, les supporters étaient nombreux ! Et sinon, en vrac sinon cet article va devenir beaucoup trop long : un barbecue sympathique à la coloc de mes futurs compagnons de road trip, une rencontre très intéressante avec un québecois, marié à une japonaise, qui se posait les mêmes questions sur sa vie professionnelle que moi, et le livre « L’Alchimiste » de Paulo Coleho qui a atterri entre mes mains un peu par hasard, mais j’imagine que c’est un signe 😉
Voilà pour les quelques jours entre mon volontariat à la ferme et le début du road trip dans les Rocheuses. Je vous en dirai plus à propos de ce dernier le moment venu 😊 Si vous avez des coups de coeur dans le coin de Tofino, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire !
Hum, j’ai pas connu Tofino l’été, seulement en octobre, en fin de saison, mais je me suis toujours représenté cet endroit comme le « Saint Tropez Canadien », petit village archi bondé l’été et désert l’hiver. Donc pas étonnant que ce soit cher, même les auberges de jeunesse. Dis toi que sans cette auberge, tu n’aurais pu loger dans aucun hôtel ! Reste les camping.
Sinon, en octobre,j’ai opté pour la balade en bateau pour voir les ours pêcher sur la plage : on a vu des loutres de mer aussi (trop mimi), des phoques, des baleines grises californiennes et des ours super peureux qui filaient dès qu’ils s’apercevaient qu’on les regardait !
Les couchers de soleil, oui c’est magnifique sur l’île de Vancouver, mais tout le monde dit que c’est près du phare d’Ucluelet, qu’il faut aller, ha ha ha !