Portrait de Léna, en tour du monde pour 15 mois

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Léna, je la connais depuis le collège. On s’était un peu perdues de vue. Et alors que je commençais à être intriguée par les photos qu’elle postait sur Instagram, elle m’a recontactée. C’était au moment où l’idée de faire des portraits sur mon blog germait dans mon esprit. J’y ai vu un signe. Alors, oui, elle n’est pas PVTiste, et elle n’est pas actuellement au Canada, mais je n’ai pas pu résister à l’idée d’en savoir plus. Parfois, le hors-sujet a du bon.

 

Si tu devais te présenter en deux lignes, tu dirais quoi ?

Curieuse et un peu perdue. En couple depuis dix ans avec une personne qui aime voyager et avec qui j’aime être.

 

 

Quand est-ce que tu as pris cette décision de partir en tour du monde, et surtout, pourquoi ?

Il y a tout juste un an, en week-end amoureux à Bruxelles. On faisait le point autour d’une bière (toutes les bonnes décisions se font autour d’un verre). On pensait à notre quotidien et à notre précédent voyage.  Nous étions partis un an en « gap year » après ma licence de droit. Australie et Asie du sud-est. Je crois qu’on était rentrés avec cette envie de repartir.

On s’est demandé ce qui nous ferait kiffer. Thomas m’a dit « avoir une moto », « être à l’étranger ». On avait fait la traversée Laos-Cambodge à moto. On avait adoré voyager en moto et beaucoup aimé le Viêtnam. Il fallait qu’on y retourne. On a trinqué et on s’est dit, ok c’est pour l’année prochaine.

 

 

Quelle a été la réaction de ton entourage ?

Très positive. Le fait d’être deux à voyager a beaucoup joué pour notre famille. On a toujours émis notre souhait de repartir, plus longtemps et sans contrainte. Pour les amis, ce sont des occasions de se retrouver à l’autre bout du monde, c’est ça qui nous rend heureux.

 

 

Tu n’avais pas peur d’avoir un “trou” dans le CV, surtout juste après tes études ?

Bien sûr parfois je me demande si j’ai fait le bon choix, si ce ne sera pas « plus difficile ». Le discours ambiant fait comprendre que personne ne t’attendra. Je sais juste que j’avais besoin de prendre l’air, soit pour mieux revenir, soit pour mieux m’épanouir ailleurs.

Après trois mois de voyage, je suis toujours aussi perdue, mais je découvre de nouvelles choses tous les jours qui me font comprendre d’où je viens et ce qui m’entoure. Ce qui me plaît dans le voyage, c’est l’éveil. On est acteur et on choisit quelle voie prendre à chaque instant. J’avais besoin de ça après un cursus universitaire passé à rentrer dans le moule pour valider des années. J’en avais aussi besoin pour pouvoir mieux assurer l’après. J’ai envie d’avoir une vie équilibrée plus tard et d’avoir eu du temps pour moi et pour construire notre couple.

 

 

Quel est l’itinéraire que vous aviez en tête en partant ?

L’idée de base était de rejoindre le Vietnam sans prendre l’avion, en passant par l’Europe, la Russie, le Japon, la Mongolie, la Chine ! Arrivés dans ce coin, on devait s’acheter notre moto et redescendre tout le pays, aller au Cambodge à Koh-Kong, sur les traces de notre précédent voyage.

Puis l’itinéraire à évolué, on a fini par se dire « Ok, on va vraiment pousser notre envie de profiter un max » et on a rajouté l’Inde, le Népal,… Notre voyage c’est comme dans toute recette, il y a les ingrédients de base puis ce qu’on rajoute au fur et à mesure.

 

 

Et qu’est-ce que ça a donné jusqu’ici ?

On a traversé l’Europe, avec de très belles surprises tout au long !  En bonus, des amis sont venus et cela a été l’occasion de passer voir ceux qui habitent en chemin !

À partir de la Russie, nous avons suivi le parcours du transsibérien. On est arrivé à Vladivostok le 8 avril. C’était une sensation extraordinaire, d’être au bout du bout du continent, d’avoir traversé des fuseaux horaires, fait des heures de train, fait vraiment toutes sortes de rencontres et vu des choses si différentes dans un même pays… Je me suis sentie vivante. Puis, le Japon ! Là, nous sommes de retour à Vladivostok et prenons la direction de la Mongolie pour un Wwoofing de quelques semaines dans une yourte.

La suite à plus long terme, c’est un peu le vide. Donc on va arrêter de prévoir et se laisser guider. Peut être ralentir, et tout simplement revenir au Vietnam et “éplucher” ce coin-là en moto. On a réalisé que ce n’était pas juste une nostalgie d’un voyage passé, mais que c’était le moyen qui nous permettait d’être complètement libres !

 

 

Un coup de cœur à partager so far ?

Premier coup de cœur : le lac Baïkal, un tiers des réserves d’eau douce du monde, la superficie de la Belgique et par endroit, la profondeur est de 1700m. En hiver, il est complètement glacé !!!

Second coup de cœur, l’île d’Olkhon, à 5h en bus de Irkoutsk. On y est arrivés fin mars : les températures en hausse faisaient fondre la neige sur l’île, mais pas assez pour dégeler le lac. Le paysage en était encore plus surnaturel.  Cette étendue blanche, ça nous a rendu un peu hystériques. (…) Tout est paisible, on se sent comme dans un cocon. On a logé dans une cabane, sans eau courante et donc sans sanitaires. Mais c’est surtout la sensation de marcher sur la glace qui reste gravée. Ça fout un gros coup d’adrénaline, il y a des petits craquements sous les pieds… L’île d’Olkhon est aussi un des pôles du chamanisme, les gens y ont une culture bien spécifique. (…) C’est un énorme coup de cœur. Malheureusement, c’est un peu dommage de voir que comme dans beaucoup d’endroits, le tourisme se développe peut-être trop vite et pas de la meilleure des manières…

 

 

Quid de votre expérience à bord du transsibérien ?

La vie a bord du train a été un autre grand moment ! On a relié Ulan-Ude à Vladivostok, ce qui représente presque 70h de voyage. On vit comme dans un vaisseau, en communauté avec les gens qui partagent notre wagon (on a voyagé en platzkart, il y une cinquantaine de couchettes et pas de portes). Chacun est solidaire de l’autre et partage sa nourriture, sa boisson.

Au-delà des paysages qui défilent, ça faisait du bien de prendre le temps de vraiment lire et rêver. Je repense à ce que Victoria (la cinquantaine, Russe, dans un anglais approximatif) nous avait dit à table, le premier jour à Moscou. Ça donnait quelque chose comme ça :  « Vous allez voir, les gens en Russie c’est comme cette macédoine. Il y a de tout ». Elle avait franchement raison. C’est un sacré pays.

 

 

Comment vous faites niveau money money ?

On vit des économies faites avant de partir ! On ne pourra pas voyager indéfiniment c’est sûr, mais du coup on s’adapte.. Par exemple, on privilégie les auberges et les dortoirs. Ne voyager que dans le confort, c’est aussi voyager beaucoup moins longtemps !

Bon parfois, on a aussi besoin de souffler et d’avoir notre intimité donc on fait des pauses avec une vraie chambre pour nous. Sinon, le transsibérien nous a permis d’économiser pas mal de nuits tout en se déplaçant. En Europe, on a été accueillis plus d’une fois !

 

 

Une chanson ou une citation qui t’inspire dans cette aventure ?

Si on vit pas maintenant, demain il sera trop tard !” (Bon ok, c’est extrait de Balavoine, mais c’est super juste)

 

 

On peut te suivre quelque part ?

Sur mon insta : @lenoushkahi !

Bon vent à tous 🙂 !

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Merci à Léna d’avoir répondu à cœur ouvert à mes questions, depuis l’autre bout du monde ! Et bonne route évidemment à toi et Thomas !

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