Road trip dans les Rockies, partie 2 : de l’eau, du feu, et bon vent !

Road Trip Rocheuses Rockies PVT

Après une première partie de road trip dont je vous ai déjà fait part dans l’article précédent, voici la suite de nos aventures dans les Rockies ! Au programme : des lacs envoûtants, des feux de forêts et des au revoir.

Dans le dernier article, je vous avais quittés sur ces mots : « Nous avions été prévenus : si vous voulez vous garer au Lac Moraine, il va falloir être matinaux !« . Alors, qu’est-ce que ça a donné cette histoire ?

Les yeux dans les bleus : Moraine Lake et Emerald Lake

Le 16 juillet, nous nous sommes levés de bonne heure, en tous cas selon nos standards, pour nous rendre au parking du parc Moraine. Nice try ! Bien que nous y soyons arrivés à 7 h 40, il était déjà trop tard, le couperet tombe : parking complet ! Nous avons donc dû nous rendre à l’« Overflow Parking » (le « Parking à débordement »), duquel nous pouvions prendre une navette, payante cette-fois, pour atteindre le lac Moraine. Au moins, on aura essayé ! Mais bon, même si cela peut faire tiquer de devoir payer une navette à un certain prix, il faut dire ce qui est : ce serait impardonnable de louper le Lac Moraine. Ce dernier avait vraiment une couleur turquoise incroyablement profonde. Comme me l’avait dit Florence, on a parfois l’impression que les photos de ce lac sur Internet sont retouchées, mais il a vraiment une couleur irréelle ! Et bien entendu, comme au Lac Louise, l’environnement rajoute encore un couche de beauté supplémentaire à la scène, puisque le lac Moraine est entouré de belles montagnes et de glaciers. Ensuite, ce n’est pas peu dire qu’affirmer que notre petit groupe n’est pas passé inaperçu au lac. Il se trouve que Louis et Corentin, n’ayant absolument pas envie de débourser près de 100$ pour pouvoir faire du canoë sur le lac, ont avisé un grooos rondin de bois qui flottait non loin du rivage. Ils se sont mis à califourchon dessus, et ont commencé à essayer de pagayer avec de gros bouts de bois. Tant bien que mal, ils ont réussi à avancer de quelques mètres avant de se retrouver à l’eau. Ils ont en tous cas fait le bonheur de certains des touristes présents ici qui immortalisaient la scène en photo. Et pour couronner le tout, l’employé de la location de canoës a proposé de prêter gracieusement des pagaies à mes deux acolytes pour leur permettre de naviguer correctement. Et ça marchait ! Ce qui donne de superbes photos inoubliables, comme vous pouvez le voir ci-dessous 😊

 

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Une fois n’est pas coutume, nous avons bien pris le temps de marcher au bout du lac, pour nous éloigner un peu de la foule. Histoire de compléter notre journée avec un autre très beau lac, nous nous sommes ensuite arrêtés à l’Emerald Lake. L’eau était magnifique aussi, d’une autre nuance de vert/bleu. La végétation environnante était elle aussi différente, plus vert vif. Nous en avons une fois de plus profité pour nous rafraîchir dans ce si beau cadre.

 

 

Golden, Revelstoke, Blanket Creek

Puis nous nous sommes installés dans notre nouveau camp de base pour quelques nuits, à Golden : le Golden Eco Adventure Ranch. Un camping/ranch situé dans un bel environnement avec des paysages qui nous changeaient un peu de ce qu’on avait l’habitude de voir …  Mais également doté d’une armée de moustiques féroces prêts à nous dévorer !

Le 17 juillet, j’ai décidé de rester au camping durant la journée plutôt que d’accompagner les garçons faire une randonnée. Ce n’était pas de gaîté de cœur, mais j’avais vraiment mal quand j’essayais d’enfiler mes chaussures de marche. J’ai donc écouté ma raison, en me disant qu’il valait mieux me préserver pour les jours restants… Cette journée a été l’occasion pour moi de donner quelques nouvelles aux proches et de discuter avec certaines personnes du camping: un québécois dont le fils partait sous peu en voyage en Amérique du Sud, à vélo, avec sa femme et sa fille, ainsi qu’un Vancouverite d’une cinquaintaine d’années, grand fan de deltaplane. Nous sommes ensuite allées nous baigner avec Marianne dans le petit étang du camping. Le soir, nous sommes allés à Golden rendre visite à des amis de Philippe, mon hôte de Vancouver.

Le lendemain matin, départ de Golden. Nous sommes allés faire une petite randonnée (dont j’ai oublié le nom, oups) dans le Glacier National Park. Marianne et moi sommes montées jusqu’à un petit lac. L’occasion de bouquiner entourées par une belle vue. Et par des moustiques. Corentin et Louis ont poursuivi plus haut, et ont visiblement profité d’une superbe vue panoramique sur des glaciers. Nous avons ensuite pris la direction de Revelstoke. Nous nous sommes arrêtés dans cette petite ville initialement juste pour prendre un verre, mais le menu du Chubby Funsters nous mettant trop l’eau à la bouche, nous avons craqué. Y compris pour une apple pie défiant les lois de la gravité… Nous avons visité le tout petit centre-ville et avons profité d’un peu de musique live sympathique dans le cadre du Revelstoke Music Festival. Nous avons fini par nous installer au Williamson’s Lake Campground. Il s’agissait d’un camping privé là aussi, donc un peu différent de ceux que que nous avions fréquentés dans les parcs nationaux. Les emplacements étaient donc un peu serrés, mais le camping avait un esprit assez familial, et pour une nuit, cela faisait largement l’affaire. Nous avons donc pris l’option grande tente montée en deux temps trois mouvements, histoire de pouvoir décoller plus rapidement le lendemain matin.

 

Après une bonne nuit, direction la Meadows in the Sky Parkway, une bien jolie route qui monte assez haut, bordée de petites fleurs, avec vue sur les montagnes.  En haut, de petits sentiers sillonnaient la végétation. Mais la vue était un peu brumeuse… Brumeuse ? Non, en fait, la fumée des feux de forêts aux alentours recouvrait le paysage d’un voile blanchâtre, gâchant un peu le panorama (Vu que j’écris cet article quelques semaines après, et que j’ai expérimenté un VRAI épisode de fumée intense depuis, je peux dire que ce n’était pas grand-chose haha). Puis cap sur le camping de Blanket Creek, et avons donc renoué avec les vastes emplacements de camping des parcs nationaux. Nous sommes allés nous baigner un peu (je me répète, mais il faisait vraiment chaud durant notre séjour dans les Rocheuses 😊). Louis quant à lui, a croisé deux ours noirs en revenant vers notre emplacement ! Veinard ! Nous sommes retournés à Revelstoke pour profiter de l’atmosphère estivale et du festival de musique, qui malheureusement était un peu moins plaisant aux oreilles que la veille.

La vallée de l’Okanagan : le « désert » du Canada

Le 20 juillet, nous avions un trajet conséquent à faire (350 km) pour atteindre notre prochaine destination, Osoyoos. Osoyoos est située dans la vallée de l’Okanagan, une région du Canada qui est connue pour avoir un climat extrêmement clément en été et être une des régions les plus « sèches » du Canada. Sur la route, nous avons pu voir que les feux de forêts étaient bien d’actualité dans la région. C’était d’ailleurs étrange, c’était la première fois que j’en voyais d’aussi près (il y avait des arbres fumants vraiment juste à côté de la route que nous empruntions). Nous voyions le ballet des hélicoptères qui allaient puiser de l’eau dans le lac et tentaient d’apaiser les flammes sur les collines. Le paysage dans l’Okanagan est vraiment différent. Nous qui avions été tant habitués aux sapins vert profond à perte de vue, nous nous retrouvions face à un paysage bien plus sec, rocailleux, et jaune. L’emplacement de camping que nous avions était assez étroit et proche des voisins, mais cela n’a pas vraiment été un problème finalement. En plus, nous étions juste à côté du lac, qui, pour changer, était à une température plus que clémente. Nous avons passé une soirée relaxante, et nous sommes même baignés au clair de lune, au son de « I’m alive » de Céline Dion. Si ça ce n’est pas une définition d’une bonne soirée, alors je vous demande ce que ça peut être :p

Le lendemain, nous étions un peu lent au démarrage. Nous avons fini par nous mettre en route pour aller voir le « Centre du Désert ».  En effet, à Osoyoos, il y a une zone d’une trentaine d’hectares avec une végétation très aride et spécifique à cet endroit. Bon, le centre est tout petit et humble, mais c’était tout de même intéressant de voir les espèces qui vivent dans cet environnement. Je pense que faire une visite guidée du paysage en question peut être intéressant, mais ce n’était plus possible au moment où nous sommes arrivés. Sur la route, nous nous sommes arrêtés à un stand de fruits. Ils sont légions dans l’Okanagan, il y a des vergers à perte de vue. Nous étions en plein dans la saison des cerises. De retour au camping, nous avons été conviés par de sympathique jeunes voisins Québecois à se joindre à eux pour partager la soirée. Ils étaient originaires de Sherbrooke, et avaient fait la bagatelle de 56 h de route (oui, 56 heures, vous avez bien lu), pour atteindre Osoyoos. Grosse motiv’, comme on dit. Dîner froid de notre côté, car oups, notre bouteille de gaz a rendu l’âme plus tôt que prévu. C’est le début de la fin !

Le matin du 22 juillet, peu enclins à boire notre café froid, nous nous sommes arrêtés chez Tim Hortons, LA chaîne de restauration rapide qu’on voit absolument partout au Canada, pour un petit-déjeuner gastronomique (ahem ! :p) Nous avons pris la route vers Lightning Lake, notre dernière étape. En chemin, nous nous sommes arrêtés dans un petit vignoble car oui, outre les fruits, la région de l’Okanagan est très fameuse pour ses vins. Installés au Lightning Lake Campground, nous avons puisé dans nos derniers sacs de motivation pour aller voir un point de vue nommé « Cascade Lookout ».

 

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Le 23 juillet, après une matinée peu productive (bon, en gros, on a geeké), nous nous sommes installés près d’une rivière pour déjeuner. Et là, alors que nous jetions joyeusement des cailloux dans l’eau comme si nous avions 6 ans, une apparition magique : un magnifique cerf nous regarde, et commence à traverser la rivière. Et à faire pipi dedans. Bon, il fait ce qu’il veut, et il était bien beau. L’après-midi, nous sommes allés faire un peu de canoë et de kayak sur Lightning Lake (c’était maintenant ou jamais !). Alors que nous pagayions, nous avons vu des castors ! C’est la première fois que j’en voyais, et c’est plutôt chouette de voir comment ça nage.

La boucle est bouclée

Le 24 juillet, dernier jour du périple. Nous avons pris le volant à 8 h pour retourner vers Vancouver. Déjà la fin… Nous sommes passés chez mon hôte, Philippe, pour déposer mes affaires (et profiter de son hospitalité en dégustant un brownie et un bon café). Nous sommes ensuite allés rendre la voiture à l’entreprise de location. Pas de rayure, tout va bien, hop. Une bonne chose de faite. Nous sommes allés manger des sushis pour clôturer la boucle : petit clin d’œil à notre premier repas pris tous ensemble à Vancouver, le 7 juillet. Puis lentement mais sûrement, chacun repart dans sa direction. Marianne et Louis partent via le Skytrain rejoindre les parents de Louis à l’aéroport. Corentin prend un covoiturage pour Squamish. Je fais quelques courses et rentre « à la maison », chez Philippe.

 

Road Trip Rockies End
La voiture, baptisée comme il se doit !

Voilà. Le road-trip est fini. En écrivant ce compte-rendu, j’éprouve beaucoup de gratitude. Merci à Louis et Marianne d’avoir organisé tout cela en amont et de m’avoir permis de me joindre à eux, merci à Corentin pour sa bonne humeur au quotidien, merci à la météo qui a été si clémente avec nous, merci aux Rocheuses d’être si belles, et merci à mon orteil de ne finalement pas s’être cassé (c’était juste le ligament qui avait pris un bien mauvais coup).

 

 Ouvrir de grands yeux clairs au bord d’immenses lacs émeraudes
Se laisser émouvoir tôt le matin quand pousse l’aube

                                                                            _ Gaël Faye, Tôt le matin

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Merci cette fois encore à Corentin pour certaines des photos illustrant cet article !

One Reply to “Road trip dans les Rockies, partie 2 : de l’eau, du feu, et bon vent !”

  1. et merci à toi d’écrire ces lignes ! et accessoirement d’avoir été une bonne camarade pendant ce périple 🙂

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