Bilan de 2 mois de PVT à Vancouver… et tout autour

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10 juin 2018 -10 août 2018. Voilà, cela fait maintenant plus de deux mois que je suis arrivée au Canada. Waouh. Deux mois. Petite « introspection » en conséquence.

2 mois : c’est court… mais c’est long

Je vais faire le sempiternel couplet sur « Deux mois, c’est certes peu de temps, mais j’ai l’impression d’être là depuis bien plus longtemps ». Je pense que toute personne qui a un tant soit peu baroudé sera d’accord pour dire que le voyage, la découverte au quotidien impacte notre perception du temps. J’avais d’ailleurs parlé dans un précédent article de la « faille spatio-temporelle » que représente mon année à Tokyo à mes yeux. J’ai l’impression que mon départ pour le Canada, Roissy, le vol, les premiers jours en auberge de jeunesse, les premières rencontres se sont déroulés il y a de ça bien longtemps. Tellement de choses se sont passées depuis. Mais en même temps, j’ai encore le sentiment d’être fraîchement arrivée au Canada. Quand je me présente, j’ai tendance à dire que je viens d’arriver. J’imagine qu’il y a du vrai des deux côtés. Pour résumer, « Fraichement débarquée, mais j’ai déjà bien baroudé ». Ou quelque chose du genre. Alors, après ces 60 premiers jours au Canada, j’ai décidé de faire un premier petit bilan.

Pour commencer, un petit rappel de mon parcours ici so far :

Tout cela, agrémenté de nombreuses rencontres, comme Anna, qui est en tour du monde, ou Marianne et Louis avec qui j’ai voyagé dans les Rocheuses.

 

« Es-tu fière de la fille que tu es en train de devenir ? »

Il y a quelques mois, j’avais écouté un podcast sur « Comment réussir son changement de vie ?». L’un des intervenants avait mentionné la question suivante « Est-ce que je suis-fier/fière de la fille/du garçon que je suis en train de devenir ? ». Pour être honnête, je n’arrivais pas à répondre oui franchement par le passé. Il y avait certes déjà des choses dont je pouvais être fière. Mais je ne le ressentais pas forcément au fond de moi. Alors que quand je me suis posé la question dans le bus de retour de Tofino, en voyant les paysages verts et bleus intenses défiler, la réponse était une évidence pour moi. Oui j’étais fière de ce que j’étais en train de faire. Oui je suis fière d’être partie en PVT. De rouler ma bosse à travers la Colombie-Britannique. De parler avec plein de nouvelles personnes, tous les jours. Fière quand des touristes allemandes et une mamie canadienne me disent que je suis forte de transporter tous ces bagages et de voyager seule. 😊 Alors oui, avec le recul, ce sentiment qui m’a envahi dans le bus en rentrant de Tofino était aussi très lié à l’euphorie du moment. Les doutes resurgissent ça et là. Je retombe par moment dans mes vieux schémas de pensées, dur de se débarrasser de ceux-là du jour au lendemain.

Mais je suis contente d’avoir ressenti cette fierté, ne serait-ce que durant ce moment. Et de m’en faire une petite piqûre de rappel régulièrement.

Alors, moi qui ai parfois du mal à reconnaître ce que je fais bien, j’ai décidé de me lancer un petit bouquet de fleurs, en faisant la liste des choses que j’ai bien gérées durant ce début de PVT héhé :

 

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Petit lancer de fleurs 

Le choix de la saison d’arrivée

Ce serait à refaire, je ferais la même ! Je suis persuadée que cela a beaucoup aidé que j’arrive sous le soleil et le ciel bleu. Quelques jours pluvieux bien sûr, mais dans l’ensemble, une météo ultra clémente, ce qui influence forcément un peu le moral !

Le choix de bagages

Un casse-tête avant de partir. Comment s’organiser convenablement pour avoir suffisamment d’affaires, surtout lorsqu’on ne sait pas vraiment à quoi va ressembler son PVT (ville/campagne, nomadisme/sédentarité ?) On peut être amenée à faire un travail de bureau, à bosser dans une ferme, à vadrouiller… Dur de faire tenir différentes vies dans quelques sacs. J’ai donc opté pour le gros backpack (60 L), une petite valise cabine et un petit sac à dos Eastpak. Et franchement, je me démerde pas mal. Bien sûr je ne ferais pas un trail avec tout ça, mais jusqu’à présent, j’ai bien pu me débrouiller. Je peux tout à fait marcher une quinzaine de minutes sans m’arrêter pour rejoindre telle station de bus ou de métro, telle adresse etc. Avoir une petite valise cabine est également un atout pour pouvoir faire des petites excursions de quelques jours sans devoir s’embarrasser de mon gros backpack.

Le fait d’avoir décidé d’explorer plutôt que de me « poser » à peine arrivée ici

Je ne dis pas que ce n’est pas bien de s’installer tout de suite, mais je sais désormais que ce n’était pas ce dont j’avais besoin personnellement. Je voulais d’abord explorer. Et ne pas reproduire à l’identique mon mode de vie parisien. Bien sûr cela veut dire que j’avais quelques sous de côté, mais j’ai aussi fait en sorte de ne pas trop dépenser : repas à l’auberge de jeunesse, pique-nique, volontariat avec hébergement/nourriture,… En ajoutant à cela l’immense chance de rencontrer des personnes d’une grande générosité qui m’ont hébergée (et nourrie !) à plusieurs reprises à Vancouver, ainsi que durant mon séjour à Seattle.

Le degré de planification

Ca, c’était une grosse question. L’une des raisons pour lesquelles je suis partie en PVT, c’était pour me prouver qu’il n’y avait pas besoin de tout prévoir à l’avance, qu’en laissant les choses aller, en suivant le « flow », cela pouvait très bien se passer. Je pense que jusqu’à présent, j’ai réussi à trouver un juste milieu entre la planification et le « go with the flow ». En arrivant au Canada, je savais juste que j’allais passer une semaine en auberge de jeunesse à Vancouver, puis que j’allais rester à priori 2 semaines dans la ferme à Ucluelet. Ces 3 premières semaines étaient donc « fixées », et je pense vraiment que ce « filet de sécurité » était essentiel pour moi, pour ne pas avoir à me poser trop de questions à mon arrivée et pouvoir m’acclimater au nouveau continent, au nouveau pays, et à ma nouvelle vie. Ce qui ne m’empêchait pas de voir au jour le jour ce que je souhaitais découvrir à Vancouver. Pour la suite, c’est un peu un enchaînement de chance, d’opportunités saisies. C’est un peu le hasard qui a fait que je suis partie en road trip dans les Rocheuses avec trois lurons sympathiques. Même chance en termes de timing pour Seattle, puis pour mon petit séjour à Whistler… Bref, je crois que j’ai eu pas mal de chance, mais que j’ai peut-être su la provoquer par moment 😉

Enfin, je pense avoir réussi à gérer certaines situations qui avant m’auraient bien plus fait paniquer. En gros, je me suis retrouvée sans aucune nouvelle de mon host Workaway à Ucluelet en arrivant, et j’ai bien failli paumer ma valise sur une route. Mais bon, tout est bien qui finit bien.

 

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Mes axes d’amélioration (pour reprendre un langage corporate que j’adore :p)

Je constate, au cours du périple, quelques aspects sur lesquels je dois encore travailler, ou dont je suis moins fière !

Accepter les moment « off »

Lorsque, j’étais dans les Rocheuses, j’ai malencontreusement glissé sur une pierre au Lac Louise, et je me suis fait bien mal à un orteil. Sachant que je m’étais cassé ce dernier assez violemment il y a quelques mois, j’étais persuadée de me l’être cassé à nouveau. J’essayais de ne pas me laisser trop atteindre par cela au début, mais comme la douleur aigüe était encore là après quelques jours, j’ai eu un petit moment de creux durant le road trip. Pas long, peut-être deux jours, mais la nature humaine étant ce qu’elle est, j’ai ensuite ruminé sur le fait de ne pas avoir été au top tout le temps ahaha ^^ Bon, le hasard faisant bien les choses, il se trouve que le voisin de la personne chez qui je logeais à Vancouver juste après était un chiropractor. Il a vu que c’était le ligament qui avait pris un mauvais coup, et non pas l’os. Jamais je n’avais été aussi heureuse d’avoir un ligament déchiré ahaha, car l’impact sur la suite de mon aventure était bien moindre ! Mais bon, en résumé : apprendre à ne pas trop ruminer, et à accepter que parfois, le moral n’est pas au rendez-vous, et que ça fait également partie du voyage.

Et aussi, comme j’en avais discuté avec Anna, se rappeler qu’il faut savoir prendre le temps de se poser. C’est peut-être ce que mon corps a cherché à me dire. Je ne suis pas pour 2 semaines au Canada. J’y suis potentiellement pour 2 ans. Alors oui, c’est l’été, on a envie de « make the most out of it”, d’aller visiter tous les jours un truc nouveau, de ne pas larver dans un café ou sur un canapé. Mais parfois, c’est essentiel. Et ça permet de repartir avec plus d’énergie pour la suite, et du coup d’en profiter d’autant plus. C’est comme sur une partition de musique : sans les silences, les notes auraient moins de valeur. 😊 (Oui je prends « Métaphores philosophiques » en cours du soir les années bisextiles)

Garder en tête les règles d’or

Je dirais aussi qu’il faut que je m’améliorer sur l’aspect « Accepte que tu ne peux pas tout faire, tu fais des choix, et c’est très bien comme ça ». Avant de partir, j’avais rencontré Ushuaianne, qui avait effectué son PVT au Canada ces 2 dernières années. Elle m’avait donné deux règles d’or pour ce PVT :

 1. Ce sont deux ans de LI-BER-TE

2. Ne te compare pas aux autres PVTistes

Si sur l’aspect liberté, je pense que je ne me débrouille pas trop mal jusqu’à présent, j’ai tout de même la vilaine tendance à parfois comparer avec d’autres PVTistes (l’usage des média sociaux pousse sans doute à cela, mais cela arrive aussi au cours de conversations). Alors, je dirais qu’il faudrait parvenir s’enrichir de l’expérience des autres, tout en appréciant ce que l’on a fait nous même. A chaque fois que je m’apprête à partir d’un endroit, on me dit « Et tu as fait ça ? Non ? Ah il faudrait vraiment que tu le fasses c’est incroyable ! ». Eh bien, c’est pas grave, je ne l’ai pas fait (cette fois), et c’est déjà super que je sois venue à cet endroit alors que ce n’était pas évident au départ. (Ca, c’est ce que mon cerveau devrait me dire idéalement quand ça arrive ;p)

 

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Et la suite ?

Je suis actuellement en volontariat à Penticton, dans la vallée de l’Okanagan. Je suis chez un couple que m’avait chaudement recommandé Florence quand je l’ai revue à Victoria. Je vous en dirai plus le moment venu 😉 Pour la suite, rien de tout à fait fixé. C’est la règle numéro 1, rappelez-vous : le PVT, c’est la LI-BER-TE.

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Photo : au camping, à Jasper… 🙂 Illustrations : Nick Roach

One Reply to “Bilan de 2 mois de PVT à Vancouver… et tout autour”

  1. Oooooooh !!!! Tu as été à Penticton !!! Cet endroit a vraiment été mon chez moi pendant 4 mois avec des gros coups de blues et de laisser aller mais des sacrés souvenirs aussi. Je dis souvent que l’okanagan valley, ce fut l’aventure dans l’aventure !
    Tu as raison d’être fière d’être partie malgré tes angoisses,toute seule avec ton gros sac, d’être fière d’avoir accompli déjà tout ça ! Normal d’avoir planifié les premières semaines (moi, en gros stressé, j’avais planifié les deux premiers mois !!! Ce qui ne nous as pas empêché d’improviser suite à un volontariat qui s’est mal passé). Tu t’es fait un petit chez toi en Colombie britannique et à Whistler^^ (au Québec, où tu iras faire un jour j’espère, on dirait que « tu es tombée en amour »)

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